Lee Bae est né en Corée du Sud en 1956. Ses parents sont paysans et voient bien leur fils prendre la suite. Mais depuis sa jeunesse il ne cesse de dessiner. Il suit des cours de calligraphie Il convainc ses parents en 1975, de l'inscrire à l'école des Beaux Arts de Séoul. Il suit quelques conférences de Lee Ufan.Toute sa vie, il reste fidèle à ses racines coréennes. En 1990, il arrive à Paris pour découvrir l'art européen. Il rencontre Lee Ufan qu'il admire depuis longtemps. Il s'intéresse aussi à Simon Hantai et Pierre Soulages. Il devient l'assistant Lee Ufan.
Quand il arrive à Paris, Lee Bae n'a pas beaucoup d'argent. Il achète du charbon de bois et décide d'en faire son médium principal pour dessiner, mais la motivation économique n'explique pas tout. Le charbon de bois lui rappelle le pays qu'il vient de quitter. Il est aussi lié au feu qui symbolise l'énergie. Ainsi de 1990 à 2000, Lee Bae réalise des sculptures de charbon de bois.. Il crée aussi des tableaux de charbon.
Un grand changement survient en 2000 - 2001. Lee Bae a l'idée de mélanger de l'acrylique au charbon. Il commence par réaliser de nombreux dessins de différentes formes. Il en choisit une qu'il copie sans cesse, jusqu'à ce que sa main et son cerveau acquièrent l'instantanéité du geste, jusque dans ses moindres détails. A ce moment là seulement, il prend sa toile et commence à dessiner. Cette démarche est à rapprocher de celle des maîtres calligraphes Sho japonais, qui méditaient très longtemps devant leur pinceau avant de s'en servir. Comme eux, Lee Bae veut "habiter" sa forme.
Avec le temps, sa peinture acrylique évolue vers le blanc, afin de rendre encore plus dense le noir. Sur cette peinture, il trace de grands traits noirs fixés avec de la résine. Il obtient ainsi un noir profond qui renvoie à la notion d'essentiel.
Le parcours pictural de Lee Bae pourrait se résumer en trois mots : honnêteté intellectuelle, énergie du corps et pureté du geste.
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