Publié à l'occasion de l'exposition Japon, images d'acteurs, estampes du Kabuki au 18e siècle, musée Guimet du 15 avril au 6 juillet 2015.
Dans les vingt dernières années du 18e siècle, les délicates beautés du "poète du féminin" Suzuki Harunobu (vers 1725 - 1770) laissent la place à celles d'autres peintres, au premier rang desquels Kitagawa Utamaro (1753 - 1806).
Immortalisant à son tour les grâces féminines, il créa un nouveau genre de l'estampe japonaise : celui du portrait (ôkubi-e).
L'art du portrait s'attache donc en premier lieu aux représentations des beautés féminines, et devint un sujet de prédilection des peintres. Malgré les représentations stylisées des visages en gros plan, le public reconnaissait ces jolies femmes, devenues parfois, grâce à ce medium, de réelles célébrités et dont le prénom pouvait figurer sur l'estampe.
Ces portrait féminins furent par ailleurs des vecteurs de diffusion de la mode, les femmes y trouvaient des modèles de coiffures ou de maquillage alors en vogue. Enfin les magasins de thé ou même, plus tard, les maisons de plaisir qui employaient ces femmes y trouvèrent un support publicitaire tout désigné...
Les acteurs de théâtre, de kabuki notamment, bénéficièrent également des possibilités de vaste diffusion qu'offrait l'ôkubi-e : à l'instar des courtisanes, les acteurs jouissaient d'un grand prestige , étaient adulés par un public qui suivait leur carrière et les prenait pour modèles. Que l'une de ces célébrités vint à disparaitre, elle était pleurée, et l'on se consolait en achetant des estampes à son effigie. Mais l'acteur pouvait également faire l'objet de portraits caricaturaux, pour amuser ce même grand public...
L'ouvrage présente une sélection exceptionnelle de chefs-d'œuvre conservés au musée Guimet, présentés lors d'un accrochage temporaire.
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