L'artiste d'origine coréenne Lee Ufan est l'invité du Château de Versailles en 2014. Il succède à Giuseppe Penone.
Dans le château et dans les jardins, les formes sculpturales intenses et silencieuses de l'artiste vont se poser au pied de l'Escalier Gabriel, dans la perspective dessinée par Le Nôtre ainsi qu'au détour des allées et des bosquets, modifiant pour un temps l'atmosphère des lieux.
L'artiste installe une dizaine d'œuvres, toutes nouvelles, pour certaines aux dimensions inusitées. Certaines configurations sont complètement inédites. L'exposition marque un événement important dans la sculpture de Lee Ufan confrontée à ces lieux exceptionnels.
D'abord écrivain et philosophe, Lee Ufan est le théoricien du mouvement d'avant-garde Mono-Ha ("l'école des choses"), courant artistique japonais qui s'est développé dans les années 1970. Il se rapproche de l'Arte Povera.
Les sculptures de Lee Ufan se présentent comme des mises en relation de pierres ou de bois choisis dans la nature et de matériaux industriels.
Calligraphe et sculpteur, philosophe et plasticien, il impose le calme de l'esprit au monde contemporain agité. Il crée presque tout avec presque rien. Dessinant sur le sol l'ombre autour d'une pierre dans une étonnante sculpture de vide et de plein, d'ombre et de lumière. Un magicien de la sérénité qui trouve son public en ces temps de frénésie matérialiste.
"Les roches... que l'on trouve dans la nature sont en général très vieilles... Ces roches naturelles sont des blocs de temps incalculable et ont une existence spatiale difficile à fixer. Chaque région a ses pierres. à première vue, elles se ressemblent toutes, mais cela dépend. Selon l'époque...., la nature du terrain, l'environnement, les pierres varient. Même si leur composant est identique, elles ont des caractéristiques différentes.... Depuis longtemps, je crée des sculptures en empruntant des pierres naturelles, mais mes œuvres diffèrent selon la région de l'exposition et l'espace. Il y a une grande différence de conception de la nature entre les jardins traditionnels de l'Extrême-Orient, aux paysages "empruntés", et celle de l'Europe, qui considère la nature comme une partie d'un matériau d'architecture. Les sensations que procure la pierre diffèrent selon qu'elle se trouve dans un espace rural ou urbain. Qu'elles soient installées de la même façon, qu'elles soient de la même taille ou de la même forme, en fonction de la caractéristique du lieu de l'exposition, les pierres ne se ressembleront pas". Lee Ufan
Fermer