Le 30 octobre 1940, Jacques Jaujard, directeur des Musées nationaux, donnait l'ordre à Rose Valland, jusqu'alors agent bénévole, de se maintenir coûte que coûte au musée du Jeu de Paume où venait de s'installer l'Einsatzstab du Reichleister Rosenberg, principal service allemand chargé des spoliations.
Elle y parvint jusqu'à la Libération, exerçant, au péril de sa vie, la surveillance dont elle avait été chargée.
Chassée plusieurs fois du musée à la suite d'accusations diverses, menacée de déportation et d'exécution quelques semaines après le Débarquement, prenant tous les risques, elle parvint toujours à regagner son poste pour reprendre son activité clandestine.
En 1947 elle est nommée à la récupération artistique en Allemagne. A son retour en 1953 elle est chef du service de protection des œuvres d'art.
Les informations que Rose Valland avait recueillies, communiquées aux Alliés, ont permis de retrouver nombre d'œuvres dans les différents lieux où elles avaient été entreposées.
C'est le récit de ces années noires que raconte Rose Valland dans Le Front de l'art publié pour la première fois en 1961 et réédité en 1997.
Cette réédition est un hommage à l'action de cette résistante exceptionnelle. C'est aussi le rappel d'un combat mené durant la guerre par les musées, pour la protection du patrimoine artistique français, public et privé.
Des chercheurs et des historiens de l'art, sous la direction de Didier Schulmann et d'Isabelle Le Masne de Chermont; par leur substantielle introduction, un appareil critique, des notes et des index enrichissent et remettent en perspective l'ouvrage fondamental de Rose Valland.
Français
284 pages
Éditions Rmn - Grand Palais
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