La forêt habite notre imaginaire depuis des temps immémoriaux. Parmi les hommes et les femmes, les artistes ont porté un regard singulier sur l'arbre et la forêt, pressentant leur importance ils ont été parmi les premiers à prendre leur défense à l'image de Théodore Rousseau qui obtint dès 1861 la protection d'une partie de la forêt de Fontainebleau.
D'abord, il y avait les forêts. Avant l'humanité, elles occupaient l'essentiel des terres immergées de notre planète. Puis les êtres humains ont choisi de s'élever par la civilisation : les cités ont alors sans cesse repoussé les limites de la forêt. Les Grecs, puis les Romains, puis les religions monothéistes et l'Occident l'ont regardée d'un mauvais œil, comme un lieu de perdition, déforestant à tout va, jusqu'aux destructions massives de la mondialisation actuelle. Au fil des siècles, les arbres et les forêts ont été tour à tour vénérés et craints, protégés et détestés, considérés comme une ressource qu'on peut épuiser et depuis peu comme un écosystème complexe, à l'image de celui de toute la planète.
Dans presque toutes les traditions premières, on trouve un arbre cosmique, intermédiaire entre le monde souterrain des enfers, la terre et le ciel. Un arbre de vie, et plus tard des bois sacrés, sanctuaires protégés et sortes de « centres du monde ». Aujourd'hui, l'arbre primordial et le bois sacré sont de retour dans la fiction, à l'image des arbres-maisons du film Avatar de James Cameron (2009), qui, parmi de nombreux autres signes, peut se lire comme un regain d'intérêt pour le primitif face à la rationalisation du monde.
Exposition au palais des Beaux-Arts de Lille du 13 mai au 19 septembre 2022
Français
112 pages / 100 illustrations
Éditions Rmn-Grand Palais en partenariat avec le palais des Beaux-Arts de Lille
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