Pour cette cinquième carte blanche contemporaine dans la rotonde du 4e étage, le MNAAG a confié à l'artiste indienne Jayashree Chakravarty la création d'une installation végétale, occasion inédite de présenter une œuvre vivante, organique.
C'est sous cette forme que l'artiste questionne la fragilité et la vulnérabilité du dehors, les maisons représentant les cocons ou les habitacles protégés.
Comme pour faire vivre ces œuvres, la lumière omniprésente les traverse et joue sur la matière végétale utilisée : aplats de plusieurs couches de papier népalais, coton très fin, feuilles, branches, mauvaise herbe, argile, glaise, tiges ou bandes d'aluminium... Avec en toile de fond la nature comme capacité de régénération.
Les différentes couches de matières évoquées portent cette notion du mouvement inexorable de la vie. C'est ainsi qu'entrent en scène les insectes, sans cesse plus nombreux à la mesure du désastre. Leur présence comme un signal, symbolise la prise de conscience et l'alerte du moment crucial, celui d'une disparition programmée.
Tel un squelette suspendu, voire en lévitation, arrimé par des fils invisibles, l'insecte se montre dans un état presque fossile où le temps qui fait son œuvre n'exclut pas la fragilité de l'instant. Entre cocon et chrysalide, les installations à même le sol en papier coton, comme une gaze, paraissent tout à la fois solides et fragiles.
Une œuvre toute entière naturaliste apparaît et nous rappelle le sentiment de l'éphémère et de l'instant, une forme d'acuité propre au monde des insectes à l'existence éphémère.
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