Berthe Weill. Galeriste d’avant-garde

Berthe Weill. Galeriste d’avant-garde

8 octobre 2025 26 janvier 2026
Cette exposition prendra place au sein d'une série, commencée en 2023 avec Modigliani, un peintre et son marchand, consacrée au marché de l'art, qui a pour ambition de mieux faire connaître les mécanismes de l'émergence des avant-gardes du XXe siècle et les personnalités, souvent remarquables, qui en forment les rouages.

L'exposition invitera à découvrir la carrière et la personnalité de la marchande au travers de sa contribution à l'avènement de certains des moments que l'histoire de l'art a retenus ...
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Tête de femme Modigliani
Art italien

Moulage Tête de femme Amedeo Modigliani - Petit modèle

RF005732
Reproduction patinée à la main. Moule réalisé à partir d'une empreinte de l'œuvre originale.

Plus connu pour sa peinture, Modigliani a commencé sa carrière comme sculpteur en s'inspirant des arts « primitifs ». Cette tête étirée, au regard vide, se rapproche de l'esthétique des masques africains. On retrouve par la suite ce hiératisme dans ses peintures lorsque la pénibilité du travail et le coût des matériaux lui ont fait abandonner la sculpture.

En 1901, Berthe Weill ouvre une galerie au 25 rue Victor-Massé, dans le quartier de Pigalle. Elle choisit alors de s'engager aux côtés des artistes de son temps, en contribuant à leur révélation puis à l'essor de leur carrière, malgré des moyens limités. Parmi eux se trouvent certains des plus grands noms des avant-gardes : comme d'autres aujourd'hui moins en vue. Avec un enthousiasme et une persévérance sans faille, elle a été leur porte-voix et les a soutenus pendant près de quarante ans, jusqu'à la fermeture de sa galerie en 1940, dans le contexte de la guerre et de la persécution des Juifs. Dès 1933, elle avait publié ses souvenirs de trois décennies d'activité sous le titre "Pan ! Dans l'œil...", faisant œuvre de pionnière de ce genre littéraire.

Pourtant, la trajectoire de Berthe Weill, un temps presque effacée, n'est aujourd'hui pas encore inscrite au firmament des marchands d'art où figurent en bonne place Daniel-Henry Kahnweiler, Paul et Léonce Rosenberg, Ambroise Vollard ou encore Paul Guillaume.

L'exposition, organisée par le Grey Art Museum de New York, le musée des Beaux-arts de Montréal et le musée de l'Orangerie à Paris, a pour ambition de mettre en lumière un pan encore méconnu de l'histoire de l'art moderne.
Berthe Weill s'est engagée dès le début du siècle dans le soutien aux artistes sous le mot d'ordre de « Place aux jeunes » qui figurait sur sa carte publicitaire. De Picasso - qu'elle contribue à vendre avant même l'ouverture de sa galerie - à Modigliani - dont elle organise la seule exposition personnelle de son vivant en 1917 -, elle participe à la reconnaissance du fauvisme en présentant régulièrement des expositions du groupe d'élèves de Gustave Moreau réunis autour de Matisse. Elle s'engage, un peu plus tard, auprès des cubistes et des artistes de l'Ecole de Paris dans des batailles pour l'art, pour l'éclosion de ses nouvelles formes, mais aussi contre le conservatisme et la xénophobie. Malgré les vicissitudes, son intérêt pour les jeunes artistes n'a jamais faibli.

C'est ainsi qu'elle a défendu farouchement des figures très différentes - dont certaines n'appartenant à aucun courant précis, - et leur a donné une chance en organisant une ou plusieurs expositions. Elle promeut, en outre, nombre d'artistes femmes, sans préjugés de sexe ou d'école, d'Émilie Charmy qu'elle expose régulièrement de 1905 à 1933 et qu'elle qualifie d' « amie d'une vie » à Jacqueline Marval, Hermine David ou encore Suzanne Valadon, alors très en vue. En 1951, à sa disparition, elle a présenté plus de trois cents artistes aux quatre adresses successives de sa galerie : 25, rue Victor-Massé ; 50, rue Taitbout à partir de 1917 ; 46, rue Laffitte de 1920 à 1934, et enfin 27, rue Saint-Dominique. Elle a organisé des centaines d'expositions jusqu'à la fermeture définitive de sa galerie en 1940.

Raoul Dufy (1877-1953).30 ans ou la Vie en rose,1931. Huile sur toile, 98 × 128 cm. Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, don Mathilde Amos, 1955, AMVP, 1924 CC0 Paris Musées / Musée d’Art Moderne de Paris
Émilie Charmy (1878-1974). Portrait de Berthe Weill, 1910-1914. Musée des Beaux-Arts de Montréal, achat, legs Horsley et Annie Townsend © Émilie Charmy, ADAGP, Paris / CARCC Ottawa 2025. Photo MBAM, Julie Ciot
Marc Chagall (1887-1985), Bella à Mourillon, 1926. Huile sur toile, 18 x 1 cm. Collection privée © 8 Artists Rights Society (ARS), New York / ADAGP, Paris

Cette exposition s'inscrit dans une série commencée en 2023 avec Modigliani, un peintre et son marchand, consacrée au marché de l'art. Elle a pour ambition de mieux faire connaître les mécanismes de l'émergence des avant-gardes du xxe siècle et les personnalités, souvent remarquables, qui en ont constitué les rouages.

L'exposition invite à découvrir la carrière et la personnalité de la marchande au travers de sa contribution à l'avènement de certains des moments que l'histoire de l'art. Elle retrace également la vie d'une galerie dans la première moitié du xxe siècle, dans sa continuité comme dans ses péripéties. Une centaine d'œuvres - peintures, sculptures, dessins, estampes et bijoux - évoquent les expositions que Berthe Weill organisa et le contexte historique dans lequel elles prirent place. Les œuvres de Pablo Picasso, Henri Matisse, Diego Rivera, Amedeo Modigliani côtoient ainsi, comme à la galerie B. Weill, celles d'Emilie Charmy, de Pierre Girieud, d'Otto Freundlich, formant le portrait d'une femme et de son action.


Commissariat :

  • Sophie Eloy, attachée de collection

  • Anne Grace, conservatrice art moderne au Musée des beaux-arts de Montréal

  • Lynn Gumpert, directrice du Grey Art Museum, New York University, New York

  • Marianne Le Morvan (commissaire invitée), fondatrice et directrice des archives Berthe Weill, commissaire d'expositions et chercheuse indépendante

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