« J'écris d'un lieu d'exil et d'un pays barbare
Dans un temps incertain et plein d'adversité
Et le plus étonnant est que j'écrive encore
Que ma main triste trace des signes »
Ovide
Que fait l'exil à la création ? La rend-il impossible, plus fructueuse, singulière ? Quels sont les liens entre création et sentiment d'exil, contraint, choisi ou ressenti par l'artiste à l'écart de la vie de son temps et de ses contemporains ? L'exil constitue-t-il une condition inévitable, nécessaire, de la création ? Que se passe-t-il quand deux ou plusieurs cultures se rencontrent ?
Pour essayer de répondre à ces questions, le catalogue, dans le sillage de l'exposition, convoque des artistes issus de toutes les époques et du monde entier, entre le Ve siècle avant notre ère et aujourd'hui. Leurs œuvres, qu'il s'agisse de sculptures (Honoré Daumier, Myriam Mihindou, Jems Koko), peintures (Gustave Courbet, Djamel Tatah, Yan Pei-Ming), dessins (Jacques-Louis David, Henri Michaux), objets (SOS Méditerranée, LesvosSolidarity), photographies (Bruno Serralongue, Laura Henno, Mathieu Pernot), films (Marco Godinho, Steve McQueen) ou installations (Kader Attia, Barthélémy Toguo, Nil Yalter) racontent les multiples motivations, symboliques ou réelles, qui poussent les personnes à quitter leur terre natale. Une dimension historique et universelle s'en dégage, démontrant que l'exil correspond à la destinée humaine.
Le sujet des frontières, avec les camps et les no man's lands, comme la Jungle de Calais, est traité tout comme la question de l'accueil, vu comme une chance de vivification des cultures.
Cinq essais, complétés par des notices d'œuvres et d'extraits d'œuvres littéraires ou de témoignages contemporains, approfondissent ces thématiques avec l'intention d'y porter non pas un commentaire didactique mais un regard lucide et sensible.
Exposition au Louvre-Lens du 25 septembre 2024 au 20 janvier 2025
Français
304 pages / 200 illustrations
Coédition GrandPalaisRmnÉditions /Louvre-Lens
Fermer