Dessinés, peints ou photographiés, les chats occupent dans l'art du XIXe siècle une place inégalée.
Paradis de Moncrif publie en 1727 une Histoire des chats qui marque la réhabilitation de ces compagnons fidèles longtemps diabolisés. À sa suite, le critique d'art Champfleury leur consacre en 1868 un autre ouvrage, Les Chats : histoire, mœurs, observations, anecdotes. Le livre, illustré de dessins gravés d'après Delacroix, Manet, Mérimée ou encore Hokusai, rencontre un vif succès.
En 1881, le chat noir donne son nom au célèbre cabaret fondé par Rodolphe Salis, installé au pied de Montmartre et décoré par Théophile-Alexandre Steinlen. Sans doute s'agissait-il d'un hommage à la nouvelle Le Chat noir d'Edgar Allan Poe, et à son traducteur Charles Baudelaire, chantre des chats. Dans la réalité d'un Paris nocturne où abondaient alors les chats errants, le chat, indépendant, rebelle, est, comme l'artiste, l'œil de la rue.
Intermédiaire entre nature et culture, le chat réunit les contraires : sauvage et domestique, indépendant et câlin, prédateur et doux, il présente des qualités réelles, symboliques et plastiques qui captent l'attention des artistes, d'Édouard Manet à Maurice Denis, en passant par Pierre Bonnard et Auguste Renoir.
Par la durée de son sommeil, il offre à l'artiste un modèle immobile à portée de main. Tout en courbes, sa plasticité et sa beauté linéaire inspirent le geste du dessin.
Français
128 pages / 100 illustrations
Coédition GrandPalaisRmnEditions / Musée d'Orsay
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