Fasciné par le progrès, la vitesse, les lumières et les slogans publicitaires scandant l'espace urbain, Fernand Léger (1881-1955) participe à la révolution moderniste en cadrant le réel dans ses formes les plus prosaïques. À travers cette exposition et le catalogue qui l'accompagne, un dialogue esthétique, thématique et formel émerge entre ses œuvres et celles des artistes affiliés au Nouveau Réalisme.
Fervent admirateur de l'œuvre de Léger, avec lequel il partage un rejet du réalisme socialiste, le critique d'art Pierre Restany aurait baptisé ce mouvement en hommage au peintre, qui a utilisé cette formule à plusieurs reprises dans ses écrits théoriques.
Le Nouveau Réalisme regroupe une dizaine d'artistes qui s'approprient le réel par une série d'actions portant une critique à la fois sociale, politique et artistique sur la société de l'immédiat après-guerre. Objets, matériaux et outils jusqu'alors extérieurs au domaine de la peinture sont saisis dans leur réalité la plus banale, détournés et hissés au rang d'œuvres d'art. Pour ces artistes, il s'agit de révéler la beauté du quotidien et de démontrer que, si la peinture est encore possible dans cette société en pleine transformation, elle doit passer par un nécessaire et radical renouvellement des moyens picturaux.
Outre les œuvres d'Yves Klein, Niki de Saint Phalle, Arman, César, Daniel Spoerri, Raymond Hains, Martial Raysse, l'exposition s'ouvrira également aux « nouveaux réalistes » américains qui, à l'instar de Roy Lichtenstein, Keith Haring ou Robert Indiana, s'épanouissent à partir du début des années 1960, que ce soit à travers le Pop Art ou la résurgence d'un art d'assemblage, et qui entretiennent eux aussi une filiation esthétique avec l'œuvre visionnaire de Fernand Léger, dont la démarche fut profondément marquée par ses voyages puis son exil aux États-Unis de 1940 à 1945.
Exposition au Musée national Fernand Léger, Biot, du 15 juin au 18 novembre 2024
Français
208 pages / 150 illustrations
Editions GrandPalaisRmnEditions
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