Le 15 juin 1932, Pablo Picasso fait la « une » : Tériade publie une interview de l'artiste dans l'Intransigeant alors que doit s'ouvrir la rétrospective de son œuvre à la galerie Georges Petit .
Tandis que le critique l'introduit en annonçant, « On trouvera ici l'expression de quelques-unes de ses idées qui ne sont pas seulement d'un peintre mais d'un homme. », Picasso délivre une de ses affirmations les plus célèbres : « L'œuvre qu'on fait est une façon de tenir son journal. »
L'une et l'autre de ces phrases renvoie à la dimension humaine et biographique de l'œuvre de Picasso qui prend, en effet, au cours de cette année 1932, une importance de plus en plus prégnante.
L'artiste, placé face à trente ans de son travail, intègre la nécessité de le documenter au jour le jour en datant ses tableaux, sculptures, dessins, gravures. Démarche qui rejoint sa capacité à conserver les traces, des plus essentielles aux plus modestes, d'une vie qu'il sait exceptionnelle.
Première manifestation dédiée à l'œuvre d'un artiste du 1er janvier au 31 décembre, l'exposition « Picasso 1932 » rend ainsi compte d'une année complète de la vie du peintre espagnol, à travers la présentation chronologique de ses œuvres et de ses archives.
Organisée en partenariat avec la Tate de Londres, elle tente de saisir les mouvements de cette existence qui brasse, touche et attire les événements, grands et petits, les personnages majeurs et secondaires.
Présentant des chefs-d'œuvre essentiels dans la carrière de l'artiste comme Le Rêve, elle témoigne également de la plénitude que goûte le peintre, riche, honoré, reconnu, ainsi que de la puissance paradoxale de son œuvre qui joue avec son passé en inventant des formes nouvelles et « écrasantes ».
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